Chapitre 9 – Le renoncement du disciple
Tout d’abord, nous allons voir les trois verbes employés dans le texte original grec du Nouveau Testament.
1. Le verbe " apotassomai " : six fois dans le Nouveau Testament, quatre fois " prendre congé de… ", une fois " renvoyer " et une fois " renoncer à … "
Luc, chapitre 14, verset 33 : " Ainsi quiconque d’entre vous ne renonce pas à TOUT ce qu’il possède ne peut être mon disciple. "
Le verbe " apotassomai " est traduit quatre fois " prendre congé de " (Luc, chapitre 9, verset 61 ; Actes, chapitre 18, versets 18, 21 ; 2 Corinthiens, chapitre 2, verset 13).
Une fois " renvoyer (la foule) " (Marc, chapitre 6, verset 46) et, dans notre texte " renoncer " à tout.
Renoncer à tout peut être ici synonyme de " prendre congé de… ", " se détacher de … " donc ne plus considérer ce que le disciple a comme étant SA possession, il en prend congé.
Dans la prière, il devra rechercher la pensée de son Maître et Seigneur, renoncer à ce qu’il possède, ce qu’il gardera sera pour son service pour le Seigneur.
Le disciple doit considérer tout ce qu’il a comme lui étant prêté, utile pour un temps, mais non pas une possession à laquelle il s’attache.
Il doit être prêt, à chaque instant, à se séparer, à prendre congé, à abandonner, à renoncer….
Le disciple est la possession du Maître, du Seigneur, ce qu’il a lui a été prêté par Celui qu’il sert. Il ne doit pas être possesseur de quoi que ce soit qui l’empêche de servir premièrement et entièrement son Maître Jésus-Christ, Maître absolu, afin d’être en tout le premier.
Mais ce Seigneur est doux et humble de cœur (Matthieu, chapitre 11, versets 28 et 29) et c’est Le Tout Puissant (Apocalypse, chapitre 1, verset 8).
Avec un tel Maître, le disciple ne peut être que dans une entière obéissance, renonçant à tout.
Paul dit dans 2 Timothée, chapitre 2, verset 4, " le soldat ne s’embarrasse pas des choses de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé ".
Le disciple est un soldat de Jésus-Christ, il ne s’embarrasse pas des choses inutiles, mais il est détaché, libéré, entièrement affranchi par et pour Celui qui l’a enrôlé.
2. Le verbe " apathémi ". Voici les passages qui traduisent les attitudes des disciples en ce qui concerne le dépouillement.
Romains, chapitre 13, verset 11 et 12 : " Sachant en quel temps nous sommes…, la nuit est avancée, le jour approche, dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres… "
Le disciple ne doit pas pouvoir supporter les œuvres des ténèbres qui l’entourent ; il doit premièrement s’en dépouiller, mais par son attitude et ses paroles, condamner les choses abominables qui se font maintenant sous la pression d’une musique qui provoque une ambiance démoniaque, un dérèglement dans tous les domaines, poussant à se livrer corps et âme à Satan.
Le disciple ne doit et ne peut se taire, il doit affirmer sa désapprobation des œuvres des ténèbres.
Ephésiens, chapitre 4, verset 22 : " Dépouillons-nous… du vieil homme ; c’est notre vieille nature, la vaine manière de vivre qui était celle du disciple, avant d’avoir rencontré Jésus et décidé de le suivre.
Hébreux, chapitre 12, verset 1 : " … rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement. "
Le disciple doit constamment veiller à ne pas se laisser abattre par un fardeau, qu’il pourrait garder dans son cœur, mais qu’il le dépose aux pieds du Maître.
Il doit également prier et veiller, car il est enveloppé d’un environnement dont l’ambiance démoniaque, sournoise, peut facilement le surprendre, ne serait-ce simplement que dans un péché d’omission.
Le disciple doit être dans un état d’éveil constant.
Jacques, chapitre 1, verset 21, dit : " Rejetant toute souillure " et Paul, dans 2 Corinthiens, chapitre 7, verset 1, précise : « souillures de la chair et de l’esprit " .
Les souillures de la chair sont manifestes, mais celles de l’esprit sont beaucoup plus subtiles, car elles sont souvent inspirées, suggérées par un autre esprit.
Jacques mentionne " la malice ", mais Pierre va plus profondément.
1 Pierre, chapitre 2, verset 1 : " Rejetant donc toute malice et toute dissimulation, l’envie, l’esprit de possession, la médisance (qui souvent est une auto-défense pour se justifier)…
Concernant les souillures de l’esprit, il faut aussi veiller à ce que Jacques dit :
Jacques, chapitre 3, versets 14 et 15 : " Si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n’est pas celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle (psychique), diabolique. "
Une autre souillure de l’esprit, très dangereuse, car elle relève du monde spirituel, c’est ce que Paul dit :
2 Corinthiens, chapitre 11, verset 4 : " Car si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien. "
Pourtant les croyants, les fidèles de Corinthe, avaient été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole de la connaissance ; il ne leur manquait aucun don.
Et maintenant, ils reçoivent et supportent fort bien un autre Jésus, un autre esprit, un autre évangile.
Ils sont souillés spirituellement, par une séduction de mauvais esprits, de faux enseignants, de faux prophètes.
Disciples, soyez vigilants.
1 Jean, chapitre 4, verset 1 : " Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu. "
Ephésiens, chapitre 4, verset 25 ; Colossiens, chapitre 3, versets 8 et 9. Dans ces deux passages des Ecritures, " apotithémi " est traduit par " RENONCEZ ".
" Renoncez au mensonge ", que chacun de vous, chaque disciple parle selon la vérité. Le mensonge vient du père du mensonge, le diable (Jean, chapitre 8, verset 44). Le disciple doit être véridique en toutes circonstances.
Le deuxième passage dit : " Renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres… "
Toutes ces réalités du dépouillement, du rejet, du renoncement, paraissent normales mais malheureusement pas toujours évidentes.
Il faut que le disciple passe par la mort avec Christ, qu’il soit mort " au vieil homme " et vive " en homme nouveau ", en homme de l’Esprit, séparé, sanctifié, étant en vérité " une nouvelle créature " en Jésus-Christ, son Seigneur, le Maître de son discipulat.
3. Le verbe " miseo " : haïr.
Nous devons maintenant, pour conclure ce manuel, considérer les appels les plus extrêmes, au-delà de toute mesure, que le Maître Jésus adresse à ses disciples.
Matthieu, chapitre 10, verset 37 : " Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi ne peut être mon disciple. Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi ne peut être mon disciple. "
Il est vrai qu’il est écrit :
" Honore ton père et ta mère "
" Tu aimeras ton prochain comme toi-même "
" Les parents doivent aimer leurs enfants "
Mais au dessus de cela, il y a :
" Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée " (Matthieu, chapitre 22, versets 37 à 40).
La prééminence en tout à JESUS, image du Dieu invisible (Colossiens, chapitre 1, versets 15 à 18).
Luc, chapitre 14, verset 26 : " Si quelqu’un vient après moi (c’est être disciple), et s’il ne hait son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, il ne peut être mon disciple. "
L’être de l’enfant de Dieu tout entier est commotionné à cette pensée de haïr, d’autant plus qu’il s’agit des plus proches de soi-même.
Pourtant, c’est bien le verbe " miséo " : haïr qui est employé dans ce texte.
Il se trouve 39 fois dans le Nouveau Testament, 31 dans un sens mauvais, faux, incompatible à la vie d’enfant de Dieu, comme nous le voyons en 1 Jean, chapitre 2, verset 9 ; chapitre 3, verset 15 ; chapitre 4, verset 20.
Mais il désigne également 4 fois une haine juste, normale (Romains, chapitre 7, verset 15 ; Ephésiens, chapitre 5, verset 29 ; Hébreux, chapitre 1, verset 9 ; Jude, verset 23).
Enfin 2 fois une haine préférentielle (Matthieu, chapitre 6, verset 24 ; Luc, chapitre 16, verset 13).
Ces deux textes nous rapprochent des deux derniers, qui nous concernent dans notre recherche. Ils nous placent devant un choix préférentiel absolu, une obéissance ou un refus, la vie ou la mort spirituelle.
Le texte de Luc, chapitre 14, verset 26 est lié à celui de Matthieu, chapitre 10, versets 34 à 39.
Jésus s’exprime d’une manière très forte, mais nous devons nous souvenir des paroles de Paul en 1 Corinthiens, chapitre 2, verset 14, " l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge (ou discerne). L’homme spirituel, au contraire, juge (discerne) de tout (verset 15). "
Le disciple doit ici discerner ce que signifient l’épée, la division, la haine. Il y a une provocation, une inimitié de la part des gens de la maison du disciple.
Devant cette opposition à son appel du Seigneur, il doit choisir. Sa résistance, son " non " à l’opposition paraîtra aux opposants comme une haine.
Mais pour le disciple cette " haine " est une grande souffrance, mais baignée dans l’océan de l’amour de Dieu et de l’amour pour Dieu, mettant l’amour pour Jésus en prééminence (Colossiens, chapitre 1, versets 15 à 18).
Nous allons considérer trois textes :
Matthieu, chapitre 16, verset 24 ; Marc, chapitre 8, verset 34 ; Luc, chapitre 9, verset 23.
" Si quelqu’un veut venir après moi, QU’IL RENONCE A LUI-MEME, et qu’il me suive. "