Chapitre 10 – Le renoncement total à soi-même

C’est Jésus qui appelle, nous l’avons vu, mais il y a un engagement clair et précis de la part du disciple. Il veut suivre le Maître et renoncer à tout et à lui-même pour répondre à Son appel.

Le verbe " ernéomai ", qui se trouve 26 fois dans le Nouveau Testament, est traduit

" renoncer " et " renier " ; mais dans 12 autres passages, il a un préfixe " apo " qui donne " aparnéomai ", soit renoncer pleinement, un plein renoncement.

C’est ce que nous trouvons dans les trois textes précités.

C’est ainsi qu’on arrive au " renoncement plein, total " de soi-même.

Il y a eu le renoncement à la famille, à ce qu’on possède, et maintenant à soi-même, c’est un plein renoncement.

Mais les trois passages mentionnés continuent par cette déclaration : " qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive (Luc, chapitre 9, verset 23).

Nous ne devons pas séparer cette déclaration d’avec Matthieu, chapitre 11, versets 28 à 30, tout d’abord : " venez à moi, vous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos ".

C’est l’appel du Maître à ses disciples : " se décharger sur Lui de toute ce qui fatigue, préoccupe, les luttes avec la chair, la vieille nature, même des choses légitimes mais qui sont des fardeaux.

C’est l’appel à tout déposer à ses pieds. Le disciple trouve le repos, la vie en abondance.

Etant déchargé de tout, car il est écrit " ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses, faites connaître vos besoins à Dieu… " (Philippiens, chapitre 4, verset 6), dans la liberté de l’Esprit de vie en Jésus-Christ (Romains, chapitre 8, versets 1 à 27), le disciple peut alors prendre avec Jésus son joug, et porter avec Lui sa croix, c'est-à-dire toute l’efficacité de sa croix, car si nous sommes sauvés par grâce, c’est le don de Dieu, c’est " pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour que nous les pratiquions. "

" Souffrir les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que Christ soit formé en vous ". Ce sont les douleurs des faiseurs de disciples, afin que ceux qu’ils ont amenés à la foi croissent et deviennent eux-aussi faiseurs de disciples (Galates, chapitre 4, verset 19).

Nous ne pouvons absolument rien faire avec Christ pour le salut des âmes, Lui seul a TOUT accompli.

Mais pour la croissance de l’Eglise, la formation des faiseurs de disciples (Colossiens, chapitre 1, verset 24), il faut que le disciple, portant journellement sa croix, porte journellement en lui la vie de Jésus, la vie de résurrection (Galates, chapitre 2, verset 20 ; Romains, chapitre 6, versets 3 à 11).

Ce joug doux, ce fardeau léger, c’est suivre Jésus, dans une pleine communion avec Lui (1 Corinthiens, chapitre 1, verset 9).

Reprenons les derniers textes que nous avons examinés en ajoutant le verset suivant.

Matthieu, chapitre 16, versets 24 et 25 ; Marc, chapitre 8, versets 34 et 35 ; Luc, chapitre 9, versets 23 et 24.

" Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera. "

L’apôtre Jean précise ce que cela signifie dans son évangile.

Jean, chapitre 12, versets 25 et 26 : " Celui qui aime sa vie la perdra, celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. "

Les deux premières mentions de sa vie, c’est psuche, la vie de l’âme, la vie naturelle, humaine, non régénérée.

La troisième fois, vie c’est zoe, la vie de l’esprit, la vie du " né de nouveau " par le Saint-Esprit.

On pourrait dire : celui qui aime son âme la perdra, celui qui hait son âme la conservera en vie de l’esprit …. (voir Matthieu, chapitre 16, verset 26).

Jean continue par ces paroles du Seigneur Jésus : " Si quelqu’un me sert qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. "

Le disciple qui renonce à sa vie terrestre, la conserve en vie éternelle, il suit Jésus, le sert, et se trouve là où Jésus est.

Jean, chapitre 1, verset 18 nous dit qu’il est dans le sein du Père. Si le disciple est avec lui, il est sur le sein de Jésus (Jean, chapitre 13, verset 23), alors le Père l’honore, et des fleuves d’eau vive coulent du sein du disciple (Jean, chapitre 7, verset 38).

Jésus était toujours dans une pleine communion avec le Père, ne faisait rien de lui-même, mais il faisait tout ce que le Père disait et faisait (Jean, chapitre 5, versets 19 à 26).

C’est cela le but que le disciple doit atteindre, car Jésus a dit, (Luc, chapitre 6, verset 40) : 

" Le disciple n’est pas plus grand que son Maître, mais le disciple accompli sera comme son Maître. "

Un disciple accompli, c’est un disciple qui, comme l’apôtre Paul : " fait UNE chose, oubliant ce qui est en arrière, se porte vers ce qui est en avant, court vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ " (Philippiens, chapitre 3, versets 13 et 14 ; Hébreux, chapitre 6, verset 1).

C’est tendre à ce qui est parfait ; à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. Devenu parfait en Christ (Ephésiens, chapitre 4, verset 13 ; Colossiens, chapitre 1, verset 28).

" …. parfait et pleinement persuadé, persistant dans une entière soumission à la volonté de Dieu " (Colossiens, chapitre 4, verset 12).

Après ce qui précède, que faire ? 

Tombons à genoux, humiliés, brisés, reconnaissant que nous sommes passé à côté, par ignorance ou par désobéissance, que nous n’avons pas été des disciples, reconnaissant que nous n’avons pas eu la simplicité des disciples (qui n’avaient pas les évangiles), jusqu’à ce jour, mais que désormais, nous voulons suivre leur exemple et obéir (Marc, chapitre 1, versets 15 à 20 ; Luc, chapitre 5, versets 1 à 11).

Jésus appelle Simon-Pierre, André, Jacques et Jean.

… " aussitôt ils laissèrent… et le suivirent. "

Matthieu, chapitre 9, verset 9 ; Marc, chapitre 2, versets 13 à 17 ; Luc, chapitre 5, versets 27 et 28.

Matthieu, appelé Lévi, Jésus lui dit : " Suis-moi ". Il se leva et le suivit.

Le Seigneur Jésus a appelé des disciples qui se sont levés et l’ont suivi.

Il y a les douze qui sont devenus apôtres, les soixante-dix qu’il a envoyés deux à deux, les cent vingt, environ, de la chambre haute.

Puis, il y a la multitude des disciples, de la Pentecôte jusqu’à maintenant qui se sont levés pour Le suivre, qui ont tout laissé pour le servir où il veut, comme il veut, sans promesse ni condition, mais avec ses qualifications divines et son autorité et qui, avec joie, peuvent, en réponse à sa question : " Avez-vous manqué de quelque chose ? ", répondre : " DE RIEN ".

Pendant le cours de son pèlerinage avec le Maître, Pierre dit à Jésus : " Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. Jésus répondit : " Je vous le dis en vérité, il n’est PERSONNE qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la Bonne Nouvelle, sa maison, …. ne reçoive AU CENTUPLE, présentement dans ce siècle-ci, des maisons…, des persécutions et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. " 

La réponse du Seigneur Jésus mentionne tout ce qui a été laissé, quitté, abandonné, à cause de Lui et de la Bonne Nouvelle : " maison, frères, sœurs, mère, père, enfants, terres. "

C’est à ceux-là, ceux qui ont tout quitté, aux véritables disciples, que le Seigneur fait cette merveilleuse promesse : Le Centuple, cent fois plus… !

C’est pour NOUS, dans ce siècle-ci, ce vingtième siècle !

… : " avec des persécutions. "

Ce surplus, les disciples ne le recherchent pas, et ils n’ont pas à le faire. N’oublions pas que : 

" Les pensées du Seigneur ne sont pas les nôtres, et nos voies ne sont pas les siennes … " (Esaïe, chapitre 55, versets 8 et 9).

Le chemin qui nous mène à être accomplis, à être comme le Maître, passe par " les persécutions. "

Pourquoi ? Pour notre bonheur.

" Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux… " (Matthieu, chapitre 5, versets 11 et 12).

Ici, c’est le centuple spirituel et céleste.

Le salut en Jésus-Christ est gratuit, c’est le don de Dieu (Romains, chapitre 3, versets 23 et 24 ; Ephésiens, chapitre 2, versets 8 et 9).

Le règne avec Christ se paie, pas avec de l’argent ou de l’or, mais par le don de soi-même, l’abandon de tout, l’acceptation des souffrances avec Christ, la tribulation, la persécution (Romains, chapitre 8, versets 17 et 18 ; 1 Pierre, chapitre 4, versets 12 à 14).

Le disciple sait que : " nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous un poids éternel de gloire… " (2 Corinthiens, chapitre 4, versets 17 et 18).

Et l’épreuve de la foi, plus précieuse que l’or périssable a pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaitra… vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse... (1 Pierre, chapitre 1, versets 7 à 9).

L’apôtre Paul décrit encore, lui le faiseur de disciples, son expérience personnelle, ses épreuves, ses souffrances dans 2 Corinthiens, chapitre 11, versets 23 à 29 ; chapitre 12, versets 7 à 10.

Paul a pu tout supporter, parce qu’il avait renoncé à tout. Il peut dire : " ces choses qui étaient pour moi un gain, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à TOUT, et je les regarde comme de la boue (du fumier), afin de gagner Christ

afin de connaître le Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à Lui dans sa mort, pour parvenir, si je puis, à la hors-résurrection d’entre les morts " (exanastasis). (Philippiens, chapitre 3, versets 7 à 11).

Voyons, pour terminer ce que dit le plus grand faiseur de disciples, Jésus : " En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de Lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ; tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement " (Jean, chapitre 5, verset 19).

Ce que le Père dit de LUI, par le Saint-Esprit : " C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec des larmes des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes…" (Hébreux, chapitre 5, versets 7 à 10).

Paul a répondu à l’appel par un don TOTAL, il écrit à son disciple Timothée : " Toi donc, mon enfant (son disciple), fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ (sois un faiseur de disciples). Et ce que tu as entendu de moi… Confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables (des faiseurs de disciples) de l’enseigner à d’autres (des disciples), (qui devraient devenir faiseurs de disciples) " (2 Timothée, chapitre 2, verset 2).

C’est là le but que nous devons tous atteindre, car le Seigneur Jésus, le Maître des disciples, a dit :

Luc, chapitre 6, verset 40 : " Le disciple n’est pas plus grand que son Maître " mais " LE DISCIPLE ACCOMPLI SERA COMME SON MAITRE "