Les ministères dans l'église locale
Introduction
Dans le manuel n°1 sur l’Eglise, Corps de Christ, nous avons exposé les ministères dans l’Œuvre.
Ce sont des ministères itinérants, fondant des églises locales, allant de lieu en lieu, d’église en église, travaillant dans l’ensemble de l’Eglise Corps de Christ.
Ces ministères peuvent être rattachés à une église locale où ils ont leur domicile, mais leur ministère n’est pas local ; ils sont à la disposition de toutes les églises.
Les 4 ou 5 ministères d’Ephésiens, chapitre 4, sont donc des ministères essentiellement, pour ne pas être uniquement, itinérants, travaillant " au perfectionnement des Saints, en vue de l’Œuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ. "
Nous voulons maintenant nous arrêter aux ministères purement et essentiellement locaux qui doivent travailler à édifier, développer l’église locale et veiller sur elle.
Nous le ferons, selon notre habitude, en nous basant uniquement sur les textes des Saintes Ecritures.
Rappelons que c’est hors de l’église locale d’Antioche que Barnabas et Saul (Paul) sont appelés pour entrer dans l’Œuvre.
Etant dans l’Œuvre, ils évangélisent et fondent des nouvelles églises locales, fortifiant l’esprit des disciples… " Ils choisirent pour eux DES ANCIENS DANS CHAQUE EGLISE " (Actes, chapitre 14, versets 21 à 23).
L’origine des anciens
En Israël, nous trouvons déjà des hommes établis comme Anciens des assemblées du peuple.
Maintenant, examinons le verbe CHEIROTONEO.
Les racines sont : CHEIR main. Lever les mains, et TEINO lever. A mains levées.
A l’origine, à Athènes, dans les assemblées législatives, on votait à mains levées. Ainsi, CHEIROTONEO devient : voter, choisir, élire, nommer.
C’est ainsi que Segond, s’en tenant à l’origine de l’expression, traduit : ils firent nommer des anciens, sous entendu à mains levées.
Si nous tenons compte au contraire, avant tout, de l’emploi que l’on fait, dans les Saintes Ecritures, des mots dans lesquels CHEIR, main est inclus, nous ne pouvons plus penser à
" mains levées " au sens littéral.
CHEIROTONEO se trouve deux fois dans le Nouveau Testament, dans le texte ci-dessus et dans 2 Corinthiens, chapitre 8, versets 18 et 19. " Le frère…. qui…. a été choisi par les églises. "
Peut-on assurer que les églises se sont réunies pour voter à mains levées, c’est peu probable. Il s’agit vraisemblablement d’une approbation générale des églises.
Voyons maintenant : PROCHEIRIZO que nous trouvons 2 fois dans le Nouveau Testament.
Actes, chapitre 22, verset 14 " Le Dieu de nos pères t’a prédestiné " PROCHEIRIZO.
Peut-on dire qu’il y a " main levée " ?
Actes, chapitre 26, verset 16 " Je te suis apparu pour t’établir ministre… " PRO-CHEIR-RIZO.
Il n’est pas question de " main levée ".
Enfin, PROCHEIRONEO : 1 fois dans le Nouveau Testament.
Actes, chapitre 10, verset 41 " aux témoins " choisis d’avance "
PRO (D'avance), CHEIRONEO (Choisis, élus, établis)
Nous voyons, par ces textes, que l’étymologie d’un mot ne nous oblige pas nécessairement à le prendre au sens littéral.
Nous devons considérer son sens dans l’analogie de son emploi dans les Saintes Ecritures.
Moïse les rassemble (Exode, chapitre 3, verset 16 ; chapitre 17, verset 5 ; chapitre 24, versets 1 et 2).
Les anciens d’Israël s’assemblent auprès de Samuel, le prophète (1 Samuel, chapitre 8, verset 4).
Les anciens d’Israël vinrent vers le Roi David (2 Samuel, chapitre 5, verset 3).
Nous les voyons à travers toute l’histoire d’Israël.
Les anciens sont unis aux juges (Deutéronome, chapitre 21, verset 2) ; aux chefs (Esdras, chapitre 10, verset 8) ; aux sacrificateurs, aux prophètes (Jérémie, chapitre 29, verset 1 ; Esaïe, chapitre 3, versets 2 et 3).
Nous les trouvons du temps du Seigneur Jésus (Luc, chapitre 7, verset 3 ; Matthieu, chapitre 16, verset 21 ; chapitre 26, verset 3), et encore à Jérusalem parmi les Juifs qui ont accepté Christ comme Sauveur, ils forment avec les apôtres un conseil (Actes, chapitre 11, verset 30 ; chapitre 15, versets 2 à 6, 22 et 23 ; chapitre 16, verset 4).
C’est à partir de l’église d’Antioche que nous voyons le conseil des anciens d’églises locales (chapitre 13, versets 1 à 3), puis les apôtres les nomment et les établissent dans chaque église (chapitre 14, verset 23).
Nous voyons ainsi la transition des anciens du peuple terrestre de Dieu, Israël, aux anciens dans les assemblées, les églises locales du peuple céleste et spirituel de Dieu, dans l’Eglise de Jésus-Christ.
Les apôtres ne prennent pas autorité dans les églises locales, ils les fondent, y établissent le fondement, les grands principes de base, forment les serviteurs et les établissent, quelquefois très rapidement.
Vu la controverse qu’il y a concernant le choix, l’élection et l’établissement des anciens, nous allons examiner les textes des Ecritures qui nous aideront dans notre compréhension.
1) Segond … " Ils firent nommer des anciens…"
2) Synodale... " Ils nommèrent des anciens… "
3) Darby... " Leur ayant choisi des anciens… "
4) Anglaise… " When they had ordained them, elders "
5) Grec-Anglais…
CHEIROTONESANTES DE AUTOIS PRESBUTEROUS
And having chosen for them elders.
Et ayant choisi pour eux des anciens.
Nous en concluons que la traduction Darby (3) ici nous parait plus près du texte en comparant avec la traduction Grec-Anglais (5).
Les anciens
Maintenant, voyons le texte de Tite, chapitre 1, verset 5.
L’apôtre Paul écrit : " Et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville… ".
Ici, établir est la traduction du verbe KATHISTEMI, voir les textes dans lesquels se trouve KATHISTEMI.
Matthieu, chapitre 25, versets 21 et 23 est traduit ici par confier, mais le sens, c’est établir.
Luc, chapitre 12, versets 14, 42 et 44.
Actes, chapitre 6, verset 3 : " que nous chargerons ", littéralement … que nous établirons.
Actes, chapitre 7 versets 10, 27, 35.
Hébreux, chapitre 5, verset 1 ; chapitre 7, verset 28 ; chapitre 8, verset 3.
Tite, l’évangéliste, compagnon d’œuvre de Paul, est délégué pour établir les anciens.
Donc, nous pouvons affirmer avec un plein appui dans la Parole de Dieu, que les anciens sont choisis et établis par les apôtres ou leurs délégués.
Dans leur premier voyage dans l’œuvre, (Actes, chapitres 13 et 14), Paul et Barnabas évangélisent, fondent des églises, selon les circonstances, pendant un temps relativement court.
Ensuite, ils retournent visiter ces églises, fortifiant les disciples et choisissant des anciens pour eux dans chaque église (Actes, chapitre 14, versets 21 à 23).
Cette tournée a duré environ deux ans, au grand maximum trois ans.
Donc, les anciens qu’ils ont choisis, ne pouvaient être " vieux ", âgés, anciens dans la foi.
Ils ont certainement choisi ceux qui avaient la plus grande maturité spirituelle et une vie conforme aux principes divins établis dans les Ecritures.
Si nous pouvons être dogmatiques quant à la nécessité de l’établissement de plusieurs anciens (pasteurs) dans chaque église, nous ne pouvons pas l’être quant à leur longévité de témoignage de disciples dans l’église.
Il est nécessaire avant tout de rechercher des hommes ayant un désir de servir et qui le prouvent en travaillant déjà pour le Seigneur.
Ils doivent vivre le plus près possible de la perfection mentionnée dans 1 Timothée, chapitre 3, versets 1 à 7 ; Tite, chapitre 1, versets 6 à 9 ; 1 Pierre, chapitre 5, versets 1 à 4.
Dirigés par le Saint-Esprit, les apôtres ont choisi et établi des anciens qui avaient au maximum trois ans, et certains quelques mois seulement, de vie chrétienne.
L’enseignement de Paul dans Timothée et Tite, concernant les anciens, doit être placé dans le contexte de l’Œuvre sous une action puissante du Saint-Esprit (1 Thessaloniciens, chapitre 1, verset 5).
Dans ces conditions, qu’on appelle aujourd’hui " temps de réveil ", la formation et le développement spirituels des disciples sont rapides, car il y a enseignement, révélation et communication.
Il est certain que de notre temps, comme au premier siècle de l’église, il faut avoir une confiance absolue en Dieu et en l’action du Saint-Esprit quand on choisit, établit des anciens sur lesquels reposera toute la vie et la bonne marche de l’église locale.
C’est tout le fruit de leur ministère et leur travail que les apôtres abandonnaient et confiaient aux anciens.
Eux continuaient leurs déplacements constants de lieu en lieu. Ils laissaient alors des responsabilités locales à des hommes qui entraient, eux dans un ministère local.
Il y a aura naturellement parmi les anciens, comme parmi les églises, des degrés différents de maturité spirituelle.
Ils sont tous anciens au même titre, de même chaque église est une église que le Seigneur Jésus bâtit (les sept églises d’Asie en sont une preuve d’états spirituels différents).
Il n’est pas possible d’attendre la perfection avant de reconnaître un ministère d’ancien, ou l’existence d’une église locale.
Le conseil des anciens
" Et leur ayant choisi des anciens dans chaque église ".
" Des anciens ". Dans tout le Nouveau Testament, nous voyons établi le principe divin de la pluralité des anciens. Il doit y avoir dans chaque église locale, un conseil d’anciens.
Dans notre texte d’Actes, chapitre 14, verset 23, nous voyons que ce sont les apôtres, les fondateurs des églises, qui les présentent à l’église locale, afin qu’ils y soient établis.
Lorsque les apôtres ne peuvent eux-mêmes établir les anciens dans les églises locales, ils délèguent un évangéliste pour le faire à leur place (Tite, chapitre 1, verset 5), " Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler et que, selon mes instructions (dit Paul), tu établisses des anciens dans chaque ville… "
Les évangélistes, comme les apôtres, travaillent à l’établissement des églises locales, c’est ce que nous voyons selon l’enseignement de Paul dans ses épîtres à Timothée et à Tite.
Ils ont autorité pour établir les anciens dans les églises. Les églises locales nouvellement fondées doivent être établies et des ministères locaux doivent fonctionner pour la bonne marche de la communauté.
L’église d’Antioche avait un conseil de cinq anciens, parmi lesquels il y avait des prophètes et des enseignants (Actes, chapitre 13, versets 1 et 2).
Le choix des anciens
Pour être choisi, le disciple doit manifester une maturité spirituelle, dans une vie sanctifiée et de réelle consécration.
Les anciens établis dans une église sont choisis dans cette église même. Ils ne doivent pas venir d’une autre ville et d’une autre église. Le recrutement doit se faire sur place.
Le choix de l’ancien se fait également en considérant le stade de croissance spirituelle de l’église. Ainsi, un ancien établi dans une église et qui a véritablement un ministère dans cette église, s’il va habiter dans une autre localité, ne pourra être nécessairement un ancien là où il va.
Dans l’église à laquelle il se joindra, il y aura déjà un conseil d’anciens établi, avec certains anciens, peut-être plus qualifiés que lui.
Mais si cet ancien a une longue expérience dans le ministère et qu’il arrive dans une jeune église, il pourra être établi co-ancien avec ceux qui sont déjà dans le ministère.
Pour le choix et l’établissement des anciens, il faut veiller à ne pas faire " acception de personne " (Jacques, chapitre 2, versets 1 et 9).
Le niveau intellectuel et social ou toute autre considération humaine doivent être exclus. C’est dans la prière et le jeûne, et par une direction du Saint-Esprit que les anciens doivent être établis (Actes, chapitre 14, verset 23).
La charge d’anciens étant locale, il n’est nullement nécessaire que l’ancien quitte son travail ou sa profession pour exercer son ministère pastoral.
Au contraire, partageant avec les autres membres de l’église les responsabilités et les problèmes sociaux, avec la joie du gagne pain, et le contact journalier avec celui qui vit sans Dieu, sans Christ et sans espérance dans ce monde de ténèbres, il est apte à servir les autres.
Si l’église a des problèmes et besoins particuliers, un des anciens peut être appelé à ne travailler que partiellement ou à quitter sa profession pour se donner entièrement à son ministère.
Dans ce cas, c’est l’église locale qui doit pourvoir à ses besoins (1 Timothée, chapitre 5, versets 17 et 18).
Toutefois, le principe qu’il faut maintenir, c’est que la charge d’ancien étant locale, il est normal que les anciens, les pasteurs demeurent dans leurs occupations et consacrent tout leur temps libre au service de l’église.
Nous pensons que la distinction entre les ministères d’apôtres et les autres ministères dans l’Œuvre selon Ephésiens 4 et les ministères locaux selon Actes, chapitre 13, versets 1 à 4 et chapitre 20, verset 17 et 28 a été clairement établie, ainsi que l’autonomie de l’Œuvre et des églises, mais également leur communion mutuelle.
Cette communion peut conduire les anciens d’une église ayant de graves problèmes, à faire appel à un apôtre afin qu’il vienne les assister par sa connaissance et son expérience.
L’église de Corinthe a eu besoin de l’intervention de Paul avec son enseignement, ses exhortations par lettres et par des visites qu’il a faites après son premier séjour à Corinthe.
Leur ministère pastoral
Les anciens sont des " surveillants " et non seulement des enseignants.
Ils veillent à la fidélité des croyants aux rassemblement de l’église, à leur réceptivité à l’enseignement donné.
Ils surveillent leur vie hors de l’église, leur témoignage de tous les jours dans leurs relations, leur comportement parmi les chrétiens et les non-croyants (1 Corinthiens, chapitre 5, verset 13 et 2 Corinthiens, chapitre 2, versets 5 à 9).
Ils doivent " diriger ", conduire le troupeau du Seigneur. Il ne s’agit pas seulement d’indiquer le chemin, mais de bien marcher devant, d’être le modèle en conduisant toujours plus en avant dans la mise en pratique de la Parole de Dieu.
Cette foi commune incite les églises à avoir des contacts les unes avec les autres afin de pouvoir entretenir l’amour fraternel, le partage des fardeaux les uns des autres, dans la liberté de l’Esprit, sachant que chacun portera son propre fardeau (Galates, chapitre 6, versets 1 à 5).
Si ceci est vrai pour les chrétiens, c’est également vrai et utile dans la communion entre églises.
Les églises de Colosses et de Laodicée étaient en communion l’une avec l’autre, mais elles étaient certainement bien différentes.
Selon Apocalypse, chapitre 3, versets 14 à 22, celle de Laodicée avait une marche peu recommandable.
Paul leur écrit aux deux, et nous pouvons penser qu’il attend que ceux de Colosses portent ce fardeau (Colossiens, chapitre 2, versets 1 à 3 ; chapitre 4, verset 16).
Toutefois, chaque église locale dépend directement du Chef suprême de l’église, Jésus-Christ et doit prendre elle-même toutes ses responsabilités envers Lui.
Chaque église étant dirigée localement, ce sont les anciens qui ont toute autorité pour tout ce qui concerne la vie de l’église, sa foi, sa marche, son témoignage, son administration, ses finances.
C’est là le principe divin avec tous ses avantages mais aussi ses dangers ; les uns et les autres restent locaux.
Mais avec les organisations d’églises, il y a les mêmes dangers multipliés et prenant naturellement une envergure beaucoup plus grande et plus redoutable.
La pluralité des ministères
Dans Actes, chapitre 20, versets 17, 18 et 28 à 30, Paul nous donne un enseignement précieux concernant le fonctionnement de l’ancien dans une église.
Tout d’abord les versets 17 et 18 précisent bien que Paul n’envoie pas chercher le pasteur de l’église d’Ephèse, mais bien les anciens.
C’est à eux qu’il donne les directives que nous trouvons dans le verset 28.
" Prenez garde à vous-mêmes et à tout le troupeau. "
Les anciens doivent " prendre garde " de veiller sur eux-mêmes, ils doivent être " les modèles du troupeau " (1 Pierre, chapitre 5, verset 3).
En même temps, ils doivent prendre garde, veiller à tout le troupeau. Comment le faire si le troupeau compte plusieurs centaines de membres ?
Nous croyons que le nombre des membres de l’église locale doit être restreint, afin qu’une bonne " garde ", une bonne " surveillance " puisse s’exercer par le conseil des anciens (nous toucherons ce problème dans un autre chapitre).
" … le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis SURVEILLANTS (presbytres) " le troupeau de Dieu qui est sous votre garde ", l’établissement des anciens comme surveillants pour garder le troupeau du Seigneur, doit se faire par une direction du Saint-Esprit.
Nous voulons prendre à ce sujet le commentaire de théologiens catholiques dans la Bible de Jérusalem.
Notes de théologiens catholiques concernant les " presbytres " sur Tite, chapitre 1, verset 5).
Citation :
" Selon une coutume héritée de l’Ancien Israël (Exode, chapitre 18, verset 25 ; Nombres, chapitre 11, verset 16 ; Josué, chapitre 8, verset 10 ; 1 Samuel, chapitre 16, verset 4 ; Esaïe, chapitre 9, verset 14 ; Ezéchiel, chapitre 8, versets 1, 11 etc.) et du Judaïsme (Esdras, chapitre 5, verset 5 ; chapitre 10, verset 14 ; Luc, chapitre 7, verset 3 ; chapitre 22, verset 66 ; Actes, chapitre 4, verset 5 etc. ; Joseph Philon etc.….).
Les premières communautés chrétiennes tant à Jérusalem (Actes, chapitre 11, versets 30 ; chapitre 15, verset 2 ; chapitre 21, verset 18) que dans la diaspora (Actes, chapitre 14, verset 23 ; chapitre 20, verset 17) ; Tite, chapitre 1, verset 5 ; 1 Pierre, chapitre 5, verset 1) avaient à leur tête un collège de presbytres, anciens (sens étymologique) ou notables.
Les " épiscopos ", (étymologie surveillant) cf. Actes, chapitre 20, verset 28 qui ne sont pas encore des évêques et apparaissent en particulière relation avec les diacres (Philippiens, chapitre 1, verset 1 ; 1 Timothée, chapitre 3, versets 1 à 13).
De toute manière, les presbytres et épiscopos chrétiens ne sont pas seulement chargés d’administration temporelle, mais aussi d’enseignement (1 Timothée, chapitre 3, verset 2 ; chapitre 5, verset 17 ; Tite, chapitre 1, verset 9) et de gouvernement (1 Timothée, chapitre 3, verset 5 ; Tite, chapitre 1, verset 7).
Etablis par les apôtres (Actes, chapitre 14, verset 23) ou leurs représentants (Tite, chapitre 1, verset 5) par imposition des mains (1 Timothée, chapitre 5, verset 22 ; cf. 1 Timothée, chapitre 4, verset 14 ; 2 Timothée, chapitre 1, verset 6).
Ils ont un pouvoir d’origine divine (Actes, chapitre 20, verset 28), et charismatique (1 Corinthiens, chapitre 12, verset 18).
Leurs titres l’ayant emporté peu à peu sur les titres analogues de " président " (Romains, chapitre 12, verset 8 ; 1 Thessaloniciens, chapitre 5, verset 12), de pasteur (Ephésiens, chapitre 4, verset 11), " d’igoumême " (Hébreux, chapitre 13, verset 7 ; chapitre 13, verset 24).
Ces chefs de communautés locales sont les ancêtres de nos " prêtres " et " évêques ", les diacres étant leurs ministres.
Le passage de ces épiscopos-presbytres à l’évêque, chef unique du collège des prêtres, tel qu’il apparaît nettement chez saint Ignace d’Antioche, a dû se faire par la transmission à un seul épiscope, dans chaque communauté.
Des pouvoirs s’exerçaient auparavant sur plusieurs communautés.
Ex : les apôtres, puis leurs représentants tels Tite et Timothée (fin de citation).
Il est intéressant d’avoir cette déclaration de la part de catholiques qui reconnaissent l’institution des anciens telle que nous la trouvons dans l’Eglise primitive.
" établis surveillants pour paître… " " paissez le troupeau de Dieu… "
Paître est la responsabilité du berger, donc du Pasteur.
Si les anciens, les surveillants doivent paître, ils sont donc pasteurs. Ils ont un ministère pastoral.
L’anciennat est une charge. Le pastorat est un ministère.
Le ministère pastoral est établi dans la charge d’ancien.
Les anciens sont les pasteurs de l’église locale.
Les qualifications pour l'anciennat
Voyons maintenant les qualifications requises pour la reconnaissance du ministère pastoral et la charge d’ancien.
1 Timothée, chapitre 3, versets 1 à 7 : là, nous voyons qu’un frère peut aspirer à la charge de surveillant (de presbytre). Il désire une œuvre excellente, mais il faut que le surveillant ait un caractère chrétien exemplaire (1 Timothée, chapitre 3, versets 1 à 7 et Tite, chapitre 1, versets 6 à 9 ; 1 Pierre, chapitre 5, versets 1 à 4).
A côté de la qualification morale, il y a la nécessité d’être capable d’enseigner. Etant attaché à la Parole, telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs. Ceci ne signifie pas que l’ancien soit nécessairement un enseignant (docteur) capable de donner une étude biblique.
Il y a parmi les anciens : des enseignants, des prophètes, et d’autres ministères.
Les anciens doivent exercer leur ministère " non par contrainte, mais volontairement selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui leur sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau " (1 Pierre, chapitre 5, versets 2 et 3).
C’est ainsi que chaque ancien doit exercer son ministère pastoral et sa charge de surveillant selon les dons de grâce qui lui sont accordés.
Chaque ancien doit, selon le don qu’il a reçu, s’attacher à son ministère, ou à son enseignement, ou à l’exhortation, ou à la présidence avec zèle. (Romains, chapitre 12, versets 7 et 8).
La présidence qui doit être exercée dans le rassemblement par un des anciens, est appelée " don de gouverner " donc " don de diriger " (1 Corinthiens, chapitre 12, verset 28).
La présidence et la direction dans une église locale ne se font pas par rotation et par n’importe qui.
Il s’agit de confier cette charge à l’un des anciens qui est spécialement qualifié par le Saint-Esprit et qui a reçu un don de l’Esprit à cet effet.
Dans sa troisième épître, Jean écrit à Gaïus, un ancien de l’église, pour lui recommander des serviteurs de Dieu, qui passeront, conduits par Démétrius (versets 7, 8, 12).
Jean parle d’un des anciens de l’église qui veut être le premier, ne reçoit pas les frères, tient de méchants propos contre les serviteurs de Dieu ; il chasse de l’église ceux qui sont d’un autre avis que lui.
La pluralité des ministères dans l’église locale n’empêche pas certains frères d’agir méchamment et selon la chair, luttant contre ceux qui sont conduits par l’Esprit.
1 Timothée, chapitre 5, versets 17 à 25 nous donne encore un supplément d’enseignement concernant les anciens (verset 17) " que les anciens qui dirigent bien " (il s’agit donc de discerner ceux qui dirigent bien) et " surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement " ; il y a là, deux ministères différents :
a) la prédication, l’exhortation, l’édification, la consolation, l’avertissement, le redressement.
b) l’enseignement, l’exposé systématique, doctrinal, théologique des Saintes Ecritures, exposition avec droiture de la Parole de la Vérité.
Les anciens qui ont ces ministères ont droit à : un double honneur (TIME) ou honoraire.
Verset 18 : " L’ouvrier mérite son salaire " donc, le contexte pousse à comprendre double honoraire plutôt que double honneur.
Le contexte du chapitre 5, versets 3 à 16 présente les directives à avoir vis-à-vis des veuves.
L’église doit assister les veuves qui le sont véritablement selon les ordres de l’apôtre.
Il semble que l’apôtre demande qu’on donne aux anciens mentionnés au verset 17, le double de ce qu’on allouait aux veuves, d’après les institutions apostoliques (Parole vivante, page 181 d).
Versets 19 et 20 : " Ne reçois pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. "
Pour les anciens, plus encore que pour un simple disciple, la procédure de Matthieu, chapitre 18, versets 15 à 18 doit leur être appliquée ; la crainte sera ainsi éprouvée par tous.
Verset 21 : Ne rien faire, même vis-à-vis d’un ancien, par faveur.
Verset 22 : N’impose pas les mains avec précipitation, afin de ne pas participer au péché d’autrui.
Il ne s’agit pas ici de l’imposition des mains aux malades, dans l’évangélisation ; mais selon le contexte, l’imposition des mains pour l’établissement des anciens dans l’église locale.
L’apôtre Paul avait délégué Timothée et Tite et probablement d’autres évangélistes, pour l’établissement des anciens, par l’imposition des mains.
Ils avaient besoin de prudence dans ce ministère.
Les versets 24 et 25 en témoignent.
Nous devons aussi signaler l’exhortation de Pierre aux jeunes afin qu’ils soient soumis aux anciens. Toutefois, tous, jeunes et anciens, doivent être revêtus d’humilité (1 Pierre, chapitre 5, versets 5 à 7).
L’attitude envers les anciens
Nous allons prendre des textes des Ecritures qui nous présentent l’attitude que les croyants, les membres de l’église locale, doivent avoir envers leurs conducteurs spirituels, les anciens.
Hébreux, chapitre 13, verset 17 : " Obéissez à vos conducteurs spirituels, ayez pour eux de la déférence. "
Dans le siècle où nous vivons, au sein d’un monde qui en entier est sous la puissance du malin, qui vit selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui énergise maintenant dans les fils de rébellion (1 Jean, chapitre 5, verset 19 ; Ephésiens, chapitre 2, verset 2 ; 2 Timothée, chapitre 3, versets 1 à 5) ; il est difficile d’obéir.
Mais nous sommes de nouvelles créatures, vivant dans une nouvelle création et nous devons accepter les principes, les commandements qui régissent le royaume de Dieu et qui doivent être vécus dans les églises locales.
Les disciples doivent obéissance aux conducteurs spirituels, aux serviteurs de Dieu établis dans l’église par le Saint-Esprit.
" Ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte. "
Le croyant doit, lui, veiller à ne pas attrister les serviteurs afin qu’ils puissent travailler avec joie et non en gémissant, " ce qui ne vous serait d’aucun avantage. "
1 Thessaloniciens, chapitre 5, verset 12 : " Nous vous prions frères d’avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur, et qui vous exhortent. Ayez pour eux beaucoup d’affection, à cause de leur œuvre. "
Les croyants ne doivent pas seulement s’attendre à ce que les serviteurs de Dieu aient beaucoup d’affection pour eux, et s’occupent d’eux avec dévouement.
Ils doivent eux aussi avoir beaucoup d’affection pour leurs conducteurs.
1 Timothée, chapitre 5, versets 19 et 20 : " Ne reçois aucune accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. "
Les chrétiens ne doivent pas écouter des accusations contre un serviteur de Dieu sans immédiatement arrêter les bruits qui courent, et encore moins répandre des bruits contre quelqu’un, et surtout contre un ancien de l’église.
S’il y a véritablement quelque chose, il ne faut en parler à personne, mais aller premièrement trouver l’ancien qui a péché ; selon Matthieu, chapitre 18, versets 15 à 17.
Alors, suivant les réactions de repentance ou non, il faudra pardonner et couvrir le péché (1 Pierre, chapitre 4, verset 8) ou, dans la négative, le verset 20 de 1 Timothée, chapitre 5, verset 20 ; 1 Corinthiens, chapitre 16, versets 15 à 18.
Ici, il s’agit d’avoir de la déférence pour ceux qui travaillent à la même œuvre.
Ici, par exemple la maison (famille de Stephanas) qui s’est dévouée au diaconat des saints.
Donc, il faut aussi avoir de la déférence, de la considération pour ceux qui sont diacres, " ceux qui sont dans le service (Diakonia, le diaconat ou la diaconie des ou pour les saints).
Philippiens, chapitre 2, versets 19 à 30 : Ce passage élargit encore l’étendue de la déférence, de la considération, il faut recevoir les serviteurs de Dieu avec joie, les honorer (verset 29).
Et non seulement ceux qui sont dans le ministère local, les anciens et les diacres, mais aussi ceux qui sont dans l’Œuvre
Tous ont des moments sombres, ils passent par des épreuves.
Le grand apôtre Paul dit : " Je n’ai ici personne qui partage mes sentiments pour prendre sincèrement votre situation à cœur ; tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ " (versets 20 et 21).
Les serviteurs peuvent se sentir seuls, pendant que les chrétiens, au lieu de les comprendre, de les entourer, de les soutenir par leur affection, cherchent leur propre intérêt.
Il ne faut pas oublier, non plus, que les serviteurs, quel que soit leur ministère particulier, ont des fardeaux, par exemple un compagnon de service " tout près de la mort " et avoir ainsi " tristesse sur tristesse ".
En ayant pour eux de la considération, priez pour eux (Ephésiens, chapitre 6, versets 19 et 20).
Hébreux, chapitre 13, verset 7 : " Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la Parole de Dieu ; considérez quelle a été leur vie, et imitez leur foi. "
Romains, chapitre 12, verset 10 : L’amour fraternel qui doit nous remplir d’affection les uns pour les autres ne nous empêche pas, par honneur, d’user de prévenances réciproques, surtout vis-à-vis des serviteurs de Dieu.
Une trop grande familiarité, un tutoiement exagéré portent au mépris du ministère, donné par le Seigneur dans l’autorité du Saint-Esprit.
Hébreux, chapitre 13, verset 17 : " Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage. "
Ce texte est aussi important quant à l’attitude du croyant envers les conducteurs spirituels.
Jacques, chapitre 5, versets 13 à 16.
Verset 14 : " Quelqu’un parmi vous est-il malade ? "
Donc si vous, croyants, enfants de Dieu, baptisés et en communion à la table du Seigneur, êtes malades, que devez-vous faire ?
Tout d’abord, vous examiner vous-même devant le Seigneur. Priez-le, demandez-Lui d’intervenir. Il peut vous guérir immédiatement.
Sinon, ce texte de Jacques nous dit : " qu’il appelle les anciens de l’église ".
Soulignons en passant la pluralité des anciens, mentionnée ici comme dans tous les autres textes.
" Appeler les anciens " signifie bien que le malade ne se déplace pas.
Les anciens viennent chez lui. " Les anciens prient pour lui ou elle, en l’oignant d’huile, au nom du Seigneur ".
Il est clair qu’il ne s’agit pas d’une réunion pendant laquelle on prie pour les malades.
Les réunions de prières pour les malades doivent être liées uniquement à l’évangélisation et l’imposition des mains pratiquée uniquement pour ceux auxquels on a prêché l’Evangile.
Les croyants membres de l’église doivent s’abstenir de l’imposition des mains dans ces réunions.
Les anciens et les malades
Revenons au texte de Jacques, chapitre 5, versets 13 à 16 :
Voyons tout d’abord le verset 16 : " Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que nous soyez guéris. "
Lorsqu’il s’agit d’onction d’huile et de prière pour un malade chrétien, il est juste qu’il y ait une confession sincère de la part du malade et des anciens " afin que vous soyez guéris. "
Il y aura par la confession des péchés, une guérison spirituelle mutuelle préparant la guérison du malade " et s’il à commis des péchés, il lui sera pardonné " ; " et s’il a " la maladie " n’est pas nécessairement le fruit de péchés commis par le malade.
Nous devons veiller à ne pas toujours voir en la maladie, un jugement de Dieu sur le péché. Il peut y avoir un péché : si tel est le cas, une confession sincère apporte le pardon et la guérison.
L’onction d’huile est une image de l’onction du Saint-Esprit, car Dieu nous a oints, nous a scellés et donné les arrhes de l’Esprit (2 Corinthiens, chapitre 1, versets 21 et 22).
Il y a là, une image du gage de notre héritage en Christ (Ephésiens, chapitre 1, versets 13 et 14).
Dans ses meurtrissures nous avons été guéris (Esaïe, chapitre 53, verset 5 ; 1 Pierre, chapitre 2, verset 24).
Verset 15 : " La prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ".
Confession des péchés, onction d’huile par les anciens, prière de la foi… et le malade est sauvé de sa maladie, il est relevé par le Seigneur.
" Tout ce que vous demandez en priant… Croyez que vous l’avez reçu… Vous le verrez s’accomplir " (Marc, chapitre 11, verset 24).
" La prière fervente du juste a une grande efficace. "
La charge d’anciens comprend ce ministère à exercer en faveur des malades.
Il faut que les anciens soient unis dans leurs ministères, qu’ils soient dans la foi et dans une pleine obéissance à la Parole de Dieu.
" Dans la joie, et non en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage " (Hébreux, chapitre 13, verset 17).
" Non, par contrainte, mais volontairement selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement " (1 Pierre, chapitre 5, verset 2).
1) L’ancien est donc un chrétien expérimenté, pas un nouveau converti, mais un ancien dans la foi.
2) Il est surveillant, veillant sur les croyants.
3) Il est berger, pasteur, pour paître le troupeau.
4) Il est un enseignant des oracles de Dieu.
5) S’il est prophète, il exhorte, édifie, console, selon l’analogie de la foi.
6) Il préside, il dirige dans les rassemblements.
Il est donc nécessaire, pour l’exercice de toutes ces fonctions, qu’il y ait un conseil d’anciens dans chaque église.
Un seul homme ne peut pas répondre à tous ces besoins (Actes, chapitre 13, versets 1 et 2 ; chapitre 14, verset 23 ; chapitre 28, verset 31 ; chapitre 31, verset 17 à 18 ; Tite, chapitre 1, verset 5 ; Philémon, chapitre 1, verset 1).